Qui n’empêche pas le mal…
«
Qui n’empêche pas le mal le favorise.
»
Cette phrase d’allure proverbiale attribuée à Cicéron est une sorte de condensé d’une réflexion du philosophe. Voici ses propos exacts dans des traductions respectivement littérale et littéraire :
Etenim, si is qui non defendit injuriam neque propulsat, cum potest, injuste facit, ut in primo libro disserui, qualis habendus est is qui non modo non repellit, sed etiam adjuvat injuriam ?
En effet, si celui qui ne repousse pas l’injustice et ne l’écarte pas des siens lorsqu’il le peut agit injustement, comme j’ai exposé dans le premier livre, quel doit être tenu [que faut-il penser de] celui qui non seulement ne repousse pas, mais même aide l’injustice ?
Et en effet, si celui qui n’empêche pas l’injustice et ne la repousse pas, alors qu’il le peut, agit injustement — comme je l’ai exposé dans mon premier livre — quelle opinion faut-il avoir de celui qui non seulement ne la pourchasse pas mais encore aide l’injustice ?
Cicéron, Les Devoirs, éd. Maurice Testard, vol. II, III, xviii, 73 ; 1re trad. Édouard Sommer ; 2de trad. Maurice Testard.
Sources
- Cicéron, Traité des devoirs, éd. et trad. Édouard Sommer, Paris, Hachette et Cie (coll. « Les Auteurs latins expliqués d’après une méthode nouvelle par deux traductions françaises »), 1861.
- Cicéron, Les Devoirs, éd. et trad. Maurice Testard, 2 vol., Paris, Les Belles Lettres (« Collection des universités de France »), 1965-1970.
- Maloux (Maurice), Dictionnaire des proverbes, sentences et maximes, Paris, Larousse (coll. « Références Larousse », série « Langue française »), DL 1980 (éd. 1991).
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