Le bonheur est…

Cette phrase se relève chez nombre de grands auteurs : Eugène Ionesco, Blaise Cendrars, Raymond Radiguet, Guy de Maupassant, Alexandre Dumas¹. Si ce dernier, par son ancienneté, semble tenir la corde dans la course à la paternité de l’expression, il est néanmoins précédé par un inconnu, Henri Bouchel :

Le bonheur est égoïste : le parvis des autels saints ne boit que les larmes des infortunés […].

Henri Bouchel, Maître Pierre, dans La Belgique littéraire et industrielle, 1^er semestre de 1837, p. 312.

Notes

1. « Eh oui, le bonheur est égoïste » (Eugène Ionesco, Le Rhinocéros, III, p. 180) ; « Le bonheur est égoïste et insolent » (Blaise Cendrars, « L’amiral », dans D’oultremer à indigo, p. 228) ; « Le bonheur est égoïste » (Raymond Radiguet, Le Diable au corps, p. 42) ; « […] on le recevait toujours bien, avec plus de froideur cependant, car le bonheur est égoïste et se passe des étrangers » (Guy de Maupassant, Miss Harriet, p. 170) ; « […] et à toutes ces questions la pauvre Ketty, forcée de faire bonne contenance, répondait d’une voix étouffée dont sa maîtresse ne remarquait même pas l’accent douloureux, tant le bonheur est égoïste » (Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, vol. IV, p. 233).

Sources

• Bouchel (Henri), Maître Pierre : fragmens d’un roman inédit, dans La Belgique littéraire et industrielle, 1^er semestre de 1837, p. 309-312.
• Cendrars (Blaise), D’oultremer à indigo, Paris, Bernard Grasset, cop. 1940.
• Dumas (Alexandre), Les Trois Mousquetaires, 8 vol., Paris, Baudry, 1844.
• Ionesco (Eugène), Le Rhinocéros, [Paris], Gallimard (coll. « Le Manteau d’Arlequin »), DL 1959.
• Maupassant (Guy de), Miss Harriet, Paris, Victor-Havard, 1884.
• Radiguet (Raymond), Le Diable au corps, Paris, Bernard Grasset (coll. « Le Roman »), 1923.

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