Je me révolte…
«
Je me révolte, donc je suis.
»
Plusieurs auteurs de dictionnaires de citations attribuent cette phrase à Camus, qu’ils situent même dans L’Été1. Pourtant la citation est introuvable dans l’œuvre susdite. On comprend pourquoi si l’on se réfère à cet autre propos de l’écrivain :
Si je me révolte, cela ne veut pas dire que « je suis » mais que « nous sommes ».
Albert Camus, « I Revolt — We Are ! », propos recueillis par Dorothy Norman, New York Post, 5 juin 1946, cité dans « Interview d’Albert par Dorothy Norman », dans Œuvres complètes, vol. II (« 1944-1948 »), p. 676.
La citation exacte de l’écrivain est bien en effet :
Je me révolte, donc nous sommes.>
Id., L’Homme révolté, p. 36 et passim.
Notes
1. L’erreur semble provenir du Dictionnaire des citations françaises de Larousse, qui fait suivre des citations de L’Été de citations de L’Homme révolté. La phrase, déjà mal citée, se voit ainsi attribuer un mauvais titre.
Sources
- Camus (Albert), L’Homme révolté, 117e éd., [Paris], Gallimard (coll. « NRF »), DL 1951.
- Camus (Albert), Œuvres complètes, sous la dir. de Jacqueline Lévi-Valensi et Raymond Gay-Crosier, 4 vol., [Paris], Gallimard (coll. « Bibliothèque de la Pléiade »), DL 2006-2008.
- Camus (Albert), « Noces » : suivi de « L’Été », [ePub], Paris, Gallimard (coll. « Folio »), cop. 2012.
- Desalmand (Paul) et Stalloni (Yves), Petit Dictionnaire des vraies fausses citations, Paris, Albin Michel, DL 2011.
- Dictionnaire des citations françaises, sous la dir. de Robert Carlier, et al., Paris, Larousse (coll. « Expression »), DL 1998.
- Mativat (Daniel) et Vachon (Louis), Dictionnaire de pensées politiquement tordues : un pavé dans la mare, Montréal (Québec), Triptyque, DL 1997.
- Millet (Olivier), Dictionnaire des citations, Paris, Librairie générale française (coll. « Le Livre de poche », série « Les Usuels de poche »), DL 1992.
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