Rien ne sèche plus vite…

par | Publié le 13.07.2024, mis à jour le 13.07.2024 | Tristesse

«

Rien ne sèche plus vite qu’une larme.

»

D’après le Dictionnaire des proverbes, sentences et maximes, de Maurice Maloux, cette citation nous vient d’Apollonios de Rhodes et se situe dans ses Fragments. Elle se situe dans Les Argonautiques selon le Dictionnaire de citations du monde. Pourtant, on ne la trouvera ni dans les uns ni dans les autres. Et pour cause, notre phrase n’est pas d’Apollonios de Rhodes, mais de Molon de Rhodes, aussi nommé Apollonius Molon. Un mélange de ces appellations a suffi à le confondre avec Apollonios de Rhodes. Ce dernier est un poète épique grec né au iiie siècle av. J.‑C.1 tandis que Molon de Rhodes est un rhéteur grec du ier siècle av. J.‑C. Sa formule est citée par un de ses élèves, Cicéron :

Quemadmodum enim dixit rhetor Apollonius, « Lacrima nihil citius arescit ».

 

Car, comme le dit le rhéteur Apollonius, « Rien ne sèche plus vite qu’une larme ».

Cicéron, De l’invention, I, lvi, 109.

En 16122, le dramaturge John Webster complétera ainsi l’adage de Molon :

There’s nothing sooner drie than womens teares.

 

[…] il n’est rien qui tarisse plus vite que les larmes des femmes.

John Webster, The White Divel, p. [73] ; trad. Camille Cé, Le Démon blanc, p. 100.

Notes

1. Le Dictionnaire de citations du monde indique par erreur iie siècle av. J.‑C.

2. Le Dictionnaire des proverbes, sentences et maximes indique par erreur 1608.

Sources

  • Cicéron, « De inventione », « De optimo genere oratorum » « Topica », trad. Harry Mortimer Hubbell, Londres, William Heinemann Ltd / Cambridge (Mass.), Harvard University Press (coll. « The Loeb Classical Library »), 1960.
  • Cicéron, De l’invention, éd. et trad. Guy Achard, Paris, Les Belles Lettres (« Collection des universités de France »), 1994.
  • Dictionnaire de citations du monde, sous la dir. de Florence Montreynaud, nouvelle éd. revue, mise à jour et augmentée, Paris, Le Robert (collection « Les Usuels »), DL 2008.
  • Maloux (Maurice), Dictionnaire des proverbes, sentences et maximes, Paris, Larousse (coll. « Références Larousse », série « Langue française »), DL 1980 (éd. 1991).
  • Webster (John), « Le Démon blanc » (« Vittoria Corombona »), suivi de « La Duchesse d’Amalfi », trad. Camille Cé, Paris, La Renaissance du livre (« Collection de littérature ancienne française et étrangère », série « Les Contemporains de Shakespeare »), s. d.
  • Webster (John), The White Divel, or, The Tragedy of Paulo Giordano Ursini, Duke of Brachiano, Londres, N. O. pour Thomas Archer, 1612.

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