Qui sait flatter…

par | Publié le 08.07.2024, mis à jour le 08.07.2024 | Flatterie

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Qui sait flatter sait aussi calomnier.

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Cette citation attribuée à Napoléon Ier ne se trouve que dans les Maximes et pensées de Napoléon (no 332) compilées par Honoré de Balzac, et c’est bien là le problème !

Maximes et pensées de Napoléon est un livre que Balzac n’a pas publié sous son nom, dont il a vendu les droits à un bonnetier nommé Gaudy par manque d’argent et qui est un exercice d’admiration. L’auteur a pour l’essentiel repris des citations d’autres ouvrages qu’il a parfois remaniées, quitte à les altérer, et en a inventé d’autres1. On ne saurait donc prêter, sans risque, à Napoléon des citations qui ne figurent que dans le recueil de Balzac.

Notes

1. Maximes et pensées de Napoléon a paru en 1838 sous le nom de J.-L. Gaudy jeune. Il est republié en 1910 dans le Napoléon par Balzac édité par Hector Fleischmann, accompagné d’un avertissement où celui-ci parle de mystification à la suite de Frédéric Masson, qui, dans un article du Gaulois paru ultérieurement au sein de ses Petites Histoires (vol. I, p. 40-51), évoque également un pastiche. Dans L’Année balzacienne, Jean-Hervé Donnard se livre à une recherche minutieuse des sources de Balzac et qualifie le travail de ce dernier de « supercherie littéraire ». Cf. aussi Saint-Paulien, Napoléon Balzac et l’empire de « La Comédie humaine ».

Sources

  • Balzac (Honoré de), Napoléon par Balzac : récits et épisodes du premier Empire tirés de « La Comédie humaine », éd. Hector Fleischmann, Paris, Librairie universelle, [1913].
  • Balzac (Honoré de), Lettres à l’étrangère, 4 vol., Paris, Calmann-Lévy, [1899]-1950.
  • Balzac (Honoré de), « Napoléon » suivi de « Maximes et pensées de Napoléon » [ePub], Paris, Payot et Rivages (coll. « Petite Biblio Payot », série « Histoire »), cop. 2019.
  • Donnard (Jean-Hervé), « À propos d’une supercherie littéraire : le “bonapartisme” de Balzac », L’Année balzacienne, 1963, p. 123-142.
  • Maloux (Maurice), Dictionnaire des proverbes, sentences et maximes, Paris, Larousse (coll. « Références Larousse », série « Langue française »), DL 1980 (éd. 1991).
  • Masson (Frédéric), « Balzac et Napoléon », Le Gaulois, 29 août 1909, p. 1.
  • Masson (Frédéric), Petites Histoires, 2 vol., Paris, Paul Ollendorff, 1910-1912.
  • Napoléon Ier, Maximes et pensées de Napoléon, éd. J.-L. Gaudy jeune, Paris, [A. Barbier], 1838.
  • Saint-Paulien, Napoléon Balzac et l’empire de « La Comédie humaine », Paris, Albin Michel, DL 1979.

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